I - Première approche :
Lire le texte des lignes 1 à 34.
1 - Qui est l'auteur du texte ?
Auteur = personne réelle qui a imaginé, écrit et signé le texte (parfois sous un pseudonyme). Guy de Maupassant (écrivain français du XIX°, auteur de romans et surtout de nombreux contes et nouvelles, à tonalité parfois fantastique, ou réaliste).
1 - Quel est le type du texte ?
Récit : il rapporte des événements à la troisième personne, au passé (« Elle n'avait pas de dot »/ « Elle fut »). Il y a un narrateur. On rencontre une histoire, des descriptions, des paroles rapportées. = énoncé qui relate une suite de faits réels ou imaginaires.
2 - Quel est le type de discours dominant ?
Le discours descriptif : nombreux adjectifs + imparfait descriptif. Il s'agit essentiellement d'un portrait.
II - Le portrait de l'héroïne :
Les premières lignes du texte confrontent directement le lecteur à une jeune femme, sans doute le personnage principal : présentatif « c'était » + adjectifs
1 - Sur quels aspects du personnage le narrateur (celui qui raconte) insiste-t-il ? Quelle hypothèse de lecture peut-on alors formuler ?
Le narrateur insiste sur la beauté et surtout sur l'origine sociale de la jeune femme. Elle appartient à un milieu modeste.
Indices = « nées... dans une famille d'employés »/ « elle n'avait pas de dot »
On peut supposer qu'elle va en souffrir, que les classes sociales vont jouer un rôle...
2 - Quel est le rêve implicite de cette jeune femme ?
Se marier avec un homme riche et distingué.
3 - Que nous apprennent ces quelques lignes sur les habitudes sociales de l'époque ?
Nous pouvons comprendre qu'à l'époque on ne choisit pas forcément son époux/ se par amour mais en fonction des classes sociales de chacun.
4 - Quels sont les indices du texte qui suggèrent que son rêve et ses ambitions sont déçus ?
« comme par une erreur du destin »/ « pas d'espérances »/ « elle se laissa marier » : ici elle est objet de l'action, ceci nous indique qu'il ne s'agit pas d'un mariage d'amour et qu'elle s'est résignée.
5 - Quelles hypothèses de lecture peut-on envisager ?
Elle risque de ne pas être heureuse et son mariage risque de ne pas la satisfaire.
Elle épouse un fonctionnaire, certes, mais l'adjectif « petit » minimise encore l'intérêt qu'il est susceptible de représenter pour elle.
III - Un mariage problématique :
1 - Quel événement le second § évoque-t-il ? Quelle idée est-elle mise en valeur ?
Il est question de son mariage dans ces quelques lignes. L'idée mise en valeur c'est qu'elle a l'impression de ne pas faire un mariage à sa hauteur, à sa beauté : « malheureuse comme une déclassée ».
2 - Quel temps domine ce § ? Quelle est sa valeur ?
C'est le présent de l'indicatif qui exprime ici une vérité générale.
1er bilan : au terme de ces deux premiers §, la question de l'appartenance sociale semble déterminante pour le personnage.
Comment peut-on relier cette question au titre du récit, « La parure » ?
Le terme « parure » qui peut désigner les vêtements, ou les bijoux renvoie à un certain luxe et peuvent sembler surtout au XIX réservés à une certaine classe sociale. Cette jeune femme rêve d'être une femme du monde pour accéder à ce luxe. Il se dégage du personnage une grande impression d'insatisfaction et d'amertume.
IV - L'expression d'une réalité décevante :
1 - Quel est le temps dominant du troisième § ? Quelle est sa valeur ?
C'est un imparfait duratif + itératif
2 - Comment le narrateur met-il en évidence la déception et l'insatisfaction de la jeune femme face à ses réalités de jeune mariée ?
Il recourt ici à la focalisation interne : le lecteur perçoit ce que ressent, entend, voit un personnage particulier. Les événements ou les réflexions sont donnés à travers un champ de vision réduit, ici celui de la jeune femme (subjectivité). Les indices de la focalisation interne sont les verbes de perceptions, de sentiment ou de jugement.
Cette vision s'appuie sur l'opposition du champ lexical du luxe avec celui de la simplicité.
Luxe : délicatesse/ luxes/ antichambres muettes capitonnées/ tentures orientales/ torchères de bronze/ larges fauteuils/ chaleur lourde du calorifère/ valets/ grands salons vêtus de soie ancienne/ meubles fins/ bibelots inestimables/ petits salons coquets, parfumés... autant d'éléments qui correspondent à l'idée que l'on se fait du beau, du confort et du luxe à l'époque, autant de stéréotypes(effets de mode) = idées toutes faites répétées par tous sans véritable examen critique. Termes mélioratifs
Simplicité : pauvreté/ misère des murs/ usure des sièges/ laideur des étoffes/ son humble ménage = autant de termes dépréciatifs
L'opposition de ces deux champs lexicaux traduit l'opposition entre la réalité de la vie de la jeune femme et ses rêves.
Le narrateur oppose également la vue au verbe « songer » répété plusieurs fois ou au mot « rêves » renchéri par l'adjectif « éperdus » qui signifient que ces rêves sont intenses et risquent de s'avérer problématiques. L'anaphore (procédé visant à un effet de symétrie, d'insistance, etc., par répétition d'un même mot ou groupe de mots au début de plusieurs phrases ou propositions successives) met en relief cette idée que la jeune femme se réfugie dans ses chimères.
Cette distorsion entre ses rêves et la réalité lui père, ce que traduit le champ lexical de la souffrance : « souffrait sans cesse » (verbe souffrir répété deux fois) / torturaient/ l'indignaient/ regrets désolés.
Cette opposition entre rêve et réalité se poursuit dans le paragraphe suivant qui se concentre sur le moment du dîner.
3 - Quel est le temps employé ? quelle est sa valeur ?
On rencontre un imparfait itératif : « Quand elle s'asseyait » (= chaque fois que).
Cet imparfait itératif exprime la permanence de ses regrets (sorte d'obsession).
4 - Quel nouveau personnage apparaît ? De quelle façon ?
Ce quatrième § introduit le personnage du mari et le met en scène grâce aux paroles rapportées, qui permettent de souligner le contraste entre le mari et la femme. Celui-ci semble heureux de son sort.
V - Une déception grandissante :
Plus on progresse dans la lecture et dans la découverte du personnage, plus son insatisfaction semble grandissante :
- importance des négations qui se multiplient, elle ne voit que ce qu'elle n'a pas
- subjonctif « elle eût tant désiré » : exprime un irréel
- intensification du champ lexical du regret « elle pleurait pendants des jours entiers » = redondance : imparfait duratif + CCT de temps « pendant des jours » qui semble encore intensifier la durée + « entiers »
- gradation : succession de plusieurs termes de sens proche, rangés en ordre croissant ou décroissant, dont le dernier est souvent hyperbolique. « de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse »
Bilan :
Cet incipit est donc entièrement consacré à la présentation de l'héroïne, une jeune mariée, qui se caractérise par son insatisfaction. Le narrateur insiste sur la distorsion qui existe entre l'existence de la jeune femme et ses ambitions, ses rêves.
On peut supposer que c'est ce décalage qui va faire l'objet du récit.
La caractérisation du personnage (être inventé qui intervient dans l'histoire) : façon dont il est présenté, dont le narrateur en fait un individu avec des traits physiques et moraux, des habitudes, des qualités et des défauts....
- nous ne connaissons pas encore son nom
- on insiste d'abord sur sa beauté et son charme (là focalisation zéro, c'est un point de vue omniscient) mais pas de détails physiques précis
- puis sur son origine sociale, petite bourgeoisie. Elle aspire à mener la vie d'une dame du monde
- elle est surtout appréhendée par ses rêves, ses regrets, d'abord en focalisation zéro puis en focalisation interne. Le lecteur progresse ainsi dans l'intimité des pensées du personnage
L'incipit :
= les premières lignes, la première page d'un récit.
Une œuvre a deux frontières : l'incipit et l'explicit.
Ce seuil est un lieu de contact avec le lecteur, un lieu de contact entre les désirs d e l'écriture et les attentes de lecture.
L'incipit a deux fonctions essentielles :
- informer le lecteur
- gagner l'adhésion du lecteur
Il fournit également des indications génériques (ici =récit) et stylistiques (réalisme). Il construit un univers fictionnel, présente le dispositif narratif (cadre, personnages principaux).
Etude de la langue : reprise rapide sur les valeurs de l'imparfait.
Temps passé l'imparfait s'emploie généralement pour une action dont la durée n'est pas déterminée (aspect inaccompli). C'est le temps de l'arrière plan. On distingue plusieurs valeurs :
- imparfait duratif : je jouais du piano lorsqu'on sonna
- imparfait itératif : il venait tous les samedis
- imparfait descriptif : de jolies petites tresses encadraient son visage qu'illuminaient des tâches de rousseur
- imparfait de politesse ou d'atténuation : je venais vous demander de me rendre un petit service
- imparfait d'éventualité : un pas de plus et su tombais
- imparfait de condition (après SI) : si tu venais elle serait heureuse
- imparfait historique (à la place du passé simple pour une action datée) : le 6 juin 1944 les alliés débarquaient en Normandie
- imparfait de commentaire (apporte une précision sur une action passée précédemment évoquée) : Il reçut un coup de point ; c'était un uppercut fulgurant.
Lire le texte des lignes 1 à 34.
1 - Qui est l'auteur du texte ?
Auteur = personne réelle qui a imaginé, écrit et signé le texte (parfois sous un pseudonyme). Guy de Maupassant (écrivain français du XIX°, auteur de romans et surtout de nombreux contes et nouvelles, à tonalité parfois fantastique, ou réaliste).
1 - Quel est le type du texte ?
Récit : il rapporte des événements à la troisième personne, au passé (« Elle n'avait pas de dot »/ « Elle fut »). Il y a un narrateur. On rencontre une histoire, des descriptions, des paroles rapportées. = énoncé qui relate une suite de faits réels ou imaginaires.
2 - Quel est le type de discours dominant ?
Le discours descriptif : nombreux adjectifs + imparfait descriptif. Il s'agit essentiellement d'un portrait.
II - Le portrait de l'héroïne :
Les premières lignes du texte confrontent directement le lecteur à une jeune femme, sans doute le personnage principal : présentatif « c'était » + adjectifs
1 - Sur quels aspects du personnage le narrateur (celui qui raconte) insiste-t-il ? Quelle hypothèse de lecture peut-on alors formuler ?
Le narrateur insiste sur la beauté et surtout sur l'origine sociale de la jeune femme. Elle appartient à un milieu modeste.
Indices = « nées... dans une famille d'employés »/ « elle n'avait pas de dot »
On peut supposer qu'elle va en souffrir, que les classes sociales vont jouer un rôle...
2 - Quel est le rêve implicite de cette jeune femme ?
Se marier avec un homme riche et distingué.
3 - Que nous apprennent ces quelques lignes sur les habitudes sociales de l'époque ?
Nous pouvons comprendre qu'à l'époque on ne choisit pas forcément son époux/ se par amour mais en fonction des classes sociales de chacun.
4 - Quels sont les indices du texte qui suggèrent que son rêve et ses ambitions sont déçus ?
« comme par une erreur du destin »/ « pas d'espérances »/ « elle se laissa marier » : ici elle est objet de l'action, ceci nous indique qu'il ne s'agit pas d'un mariage d'amour et qu'elle s'est résignée.
5 - Quelles hypothèses de lecture peut-on envisager ?
Elle risque de ne pas être heureuse et son mariage risque de ne pas la satisfaire.
Elle épouse un fonctionnaire, certes, mais l'adjectif « petit » minimise encore l'intérêt qu'il est susceptible de représenter pour elle.
III - Un mariage problématique :
1 - Quel événement le second § évoque-t-il ? Quelle idée est-elle mise en valeur ?
Il est question de son mariage dans ces quelques lignes. L'idée mise en valeur c'est qu'elle a l'impression de ne pas faire un mariage à sa hauteur, à sa beauté : « malheureuse comme une déclassée ».
2 - Quel temps domine ce § ? Quelle est sa valeur ?
C'est le présent de l'indicatif qui exprime ici une vérité générale.
1er bilan : au terme de ces deux premiers §, la question de l'appartenance sociale semble déterminante pour le personnage.
Comment peut-on relier cette question au titre du récit, « La parure » ?
Le terme « parure » qui peut désigner les vêtements, ou les bijoux renvoie à un certain luxe et peuvent sembler surtout au XIX réservés à une certaine classe sociale. Cette jeune femme rêve d'être une femme du monde pour accéder à ce luxe. Il se dégage du personnage une grande impression d'insatisfaction et d'amertume.
IV - L'expression d'une réalité décevante :
1 - Quel est le temps dominant du troisième § ? Quelle est sa valeur ?
C'est un imparfait duratif + itératif
2 - Comment le narrateur met-il en évidence la déception et l'insatisfaction de la jeune femme face à ses réalités de jeune mariée ?
Il recourt ici à la focalisation interne : le lecteur perçoit ce que ressent, entend, voit un personnage particulier. Les événements ou les réflexions sont donnés à travers un champ de vision réduit, ici celui de la jeune femme (subjectivité). Les indices de la focalisation interne sont les verbes de perceptions, de sentiment ou de jugement.
Cette vision s'appuie sur l'opposition du champ lexical du luxe avec celui de la simplicité.
Luxe : délicatesse/ luxes/ antichambres muettes capitonnées/ tentures orientales/ torchères de bronze/ larges fauteuils/ chaleur lourde du calorifère/ valets/ grands salons vêtus de soie ancienne/ meubles fins/ bibelots inestimables/ petits salons coquets, parfumés... autant d'éléments qui correspondent à l'idée que l'on se fait du beau, du confort et du luxe à l'époque, autant de stéréotypes(effets de mode) = idées toutes faites répétées par tous sans véritable examen critique. Termes mélioratifs
Simplicité : pauvreté/ misère des murs/ usure des sièges/ laideur des étoffes/ son humble ménage = autant de termes dépréciatifs
L'opposition de ces deux champs lexicaux traduit l'opposition entre la réalité de la vie de la jeune femme et ses rêves.
Le narrateur oppose également la vue au verbe « songer » répété plusieurs fois ou au mot « rêves » renchéri par l'adjectif « éperdus » qui signifient que ces rêves sont intenses et risquent de s'avérer problématiques. L'anaphore (procédé visant à un effet de symétrie, d'insistance, etc., par répétition d'un même mot ou groupe de mots au début de plusieurs phrases ou propositions successives) met en relief cette idée que la jeune femme se réfugie dans ses chimères.
Cette distorsion entre ses rêves et la réalité lui père, ce que traduit le champ lexical de la souffrance : « souffrait sans cesse » (verbe souffrir répété deux fois) / torturaient/ l'indignaient/ regrets désolés.
Cette opposition entre rêve et réalité se poursuit dans le paragraphe suivant qui se concentre sur le moment du dîner.
3 - Quel est le temps employé ? quelle est sa valeur ?
On rencontre un imparfait itératif : « Quand elle s'asseyait » (= chaque fois que).
Cet imparfait itératif exprime la permanence de ses regrets (sorte d'obsession).
4 - Quel nouveau personnage apparaît ? De quelle façon ?
Ce quatrième § introduit le personnage du mari et le met en scène grâce aux paroles rapportées, qui permettent de souligner le contraste entre le mari et la femme. Celui-ci semble heureux de son sort.
V - Une déception grandissante :
Plus on progresse dans la lecture et dans la découverte du personnage, plus son insatisfaction semble grandissante :
- importance des négations qui se multiplient, elle ne voit que ce qu'elle n'a pas
- subjonctif « elle eût tant désiré » : exprime un irréel
- intensification du champ lexical du regret « elle pleurait pendants des jours entiers » = redondance : imparfait duratif + CCT de temps « pendant des jours » qui semble encore intensifier la durée + « entiers »
- gradation : succession de plusieurs termes de sens proche, rangés en ordre croissant ou décroissant, dont le dernier est souvent hyperbolique. « de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse »
Bilan :
Cet incipit est donc entièrement consacré à la présentation de l'héroïne, une jeune mariée, qui se caractérise par son insatisfaction. Le narrateur insiste sur la distorsion qui existe entre l'existence de la jeune femme et ses ambitions, ses rêves.
On peut supposer que c'est ce décalage qui va faire l'objet du récit.
La caractérisation du personnage (être inventé qui intervient dans l'histoire) : façon dont il est présenté, dont le narrateur en fait un individu avec des traits physiques et moraux, des habitudes, des qualités et des défauts....
- nous ne connaissons pas encore son nom
- on insiste d'abord sur sa beauté et son charme (là focalisation zéro, c'est un point de vue omniscient) mais pas de détails physiques précis
- puis sur son origine sociale, petite bourgeoisie. Elle aspire à mener la vie d'une dame du monde
- elle est surtout appréhendée par ses rêves, ses regrets, d'abord en focalisation zéro puis en focalisation interne. Le lecteur progresse ainsi dans l'intimité des pensées du personnage
L'incipit :
= les premières lignes, la première page d'un récit.
Une œuvre a deux frontières : l'incipit et l'explicit.
Ce seuil est un lieu de contact avec le lecteur, un lieu de contact entre les désirs d e l'écriture et les attentes de lecture.
L'incipit a deux fonctions essentielles :
- informer le lecteur
- gagner l'adhésion du lecteur
Il fournit également des indications génériques (ici =récit) et stylistiques (réalisme). Il construit un univers fictionnel, présente le dispositif narratif (cadre, personnages principaux).
Etude de la langue : reprise rapide sur les valeurs de l'imparfait.
Temps passé l'imparfait s'emploie généralement pour une action dont la durée n'est pas déterminée (aspect inaccompli). C'est le temps de l'arrière plan. On distingue plusieurs valeurs :
- imparfait duratif : je jouais du piano lorsqu'on sonna
- imparfait itératif : il venait tous les samedis
- imparfait descriptif : de jolies petites tresses encadraient son visage qu'illuminaient des tâches de rousseur
- imparfait de politesse ou d'atténuation : je venais vous demander de me rendre un petit service
- imparfait d'éventualité : un pas de plus et su tombais
- imparfait de condition (après SI) : si tu venais elle serait heureuse
- imparfait historique (à la place du passé simple pour une action datée) : le 6 juin 1944 les alliés débarquaient en Normandie
- imparfait de commentaire (apporte une précision sur une action passée précédemment évoquée) : Il reçut un coup de point ; c'était un uppercut fulgurant.